Pendant les Rencontres, Ty Films propose des ateliers lors desquels nous nous penchons sur la façon de faire du cinéma documentaire.
Au programme cette année : une journée avec Jean-Pierre Thorn en sa présence et animée par Tangui Perron ainsi qu’une étude de l’expérimentation sonore dans le documentaire avec Federico Rossin et un rendez-vous proposé par Films en Bretagne pour les professionnel·les du documentaire.
Les ateliers sont ouverts à toutes et tous.
Venez découvrir le cinéma documentaire par le prisme du regard de celles et ceux qui le pratiquent.
Une journée avec Jean-Pierre Thorn
Animée par Tangui Perron
Vendredi 24 juin 10h-12h30 14h-17h - Ty salle
“On investit Brongniart, le dos au mur comme Jean-Pierre Thorn / On s’en fout du grand soir parce que la nuit, c’est bien trop morne” chante le romancier et cinéaste Gaël Faye dans son clip Irruption.
Depuis les usines occupées de Mai/Juin 68, puis de Margoline et d’Alsthom à la fin des années 70, jusqu’aux rebelles Hip Hop des années 90…. et aujourd’hui d’un rond-point de Gilets Jaunes (à Montabon), le cinéaste n’a jamais cessé de vouloir construire des ponts - des solidarités - entre les périphéries et les centres, entre l’action politique et la création artistique, entre le mouvement ouvrier et le mouv’ Hip Hop, ce mouvement culturel prodigieux qui crie la rage de la jeunesse des quartiers populaires.
Mais comment filmer autrement la révolte ? L’obsession de chercher une forme qui rompt avec l’esthétique dominante à la recherche d’un « cinéma épique » : “À l’heure où l’humanité se déshumanise / Ne dites jamais c’est naturel / Afin que rien ne passe pour immuable !” (Bertolt Brecht)
Jean-Pierre Thorn
En Mai 68 Jean-Pierre Thorn s’est engagé artistiquement et personnellement dans la lutte ouvrière et syndicale avec son premier long métrage « Oser lutter, Oser vaincre » au cœur de l’usine Renault Flins occupée. Établi ensuite 8 ans comme ouvrier O.S. dans la métallurgie parisienne, il revient en 1979 avec un film rare, témoignage de son expérience ouvrière « Le Dos au mur ». En 1990 il signe son premier long métrage de fiction « Je t’ai dans la peau » à partir du journal intime d’une dirigeante syndicale féministe lyonnaise qui s’est donnée la mort suite à l’exclusion de ses responsabilités au lendemain de la « victoire de la gauche » de 81 (sélection Berlin, Cannes et Montréal, sortie salles début des années 90). Puis Jean-Pierre s’intéresse aux révoltes de la jeunesse des banlieues, fils et filles de ses compagnons d’usine, engagés dans la culture hip-hop : « Génération hip hop, le mouv’ des Zup », « Faire kiffer les anges » (Prix Mitrani FIPA 97), « On n’est pas des marques de vélo » (“Nuovi Territori” 60 ème Mostra de Venise). Il poursuit ce travail avec « Allez Yallah ! » et « 93 la belle rebelle ».
Son dernier film « L’Âcre parfum des Immortelles », est un regard à la fois politique et poétique où se mêlent désir révolutionnaire et désir amoureux.
Tangui Perron
Tangui Perron est historien et programmateur cinéma, spécialiste des rapports entre mouvement ouvrier et cinéma. Son dernier livre paru est Rose Zehner et Willy Ronis, naissance d’une image (édition de l’Atelier). Il est également auteur de Cinéma en Bretagne, des éditions Palantines et du livre-dvd qui accompagne Le Dos au mur).
Dédicaces
A l’issue de la journée, la Librairie Le Temps qu’il fait, à Mellionnec, proposera une séance de dédicace des films de Jean-Pierre Thorn ainsi que des ouvrages écrits par Tangui Perron.
Les places sont à prendre à l’accueil le jour de l’atelier | 6€ la journée.
Atelier transversal « documentaire » de Films en Bretagne
Formuler des propositions concrètes pour un dispositif de soutien aux "parcours d’auteur·es"
Vendredi 24 juin à 14h30 - Maison des auteurs
La continuité des parcours artistiques et professionnels est un enjeu majeur, partagé à l’échelle de tous les métiers du cinéma et de l’audiovisuel, tous genres confondus : accompagner la diversification des formats de création, accompagner les collaborations, relier les parcours à la formation professionnelle et à la transmission des savoirs, partager collectivement les expériences..
Dans ce contexte, imaginer et financer un dispositif « aide au parcours d’auteur » au niveau régional est un chantier dans lequel Films en Bretagne s’est engagé, avec des modèles inspirants à partir desquels articuler la réflexion - le CNC, la Région Aquitaine, Ciclic, ailleurs en Europe -, et l’exigence de trouver un modèle véritablement adapté à notre écosystème, un dispositif qui réponde directement aux besoins propres à la Bretagne.
Le chantier induit une réflexion parallèle quant au compagnonnage, au tutorat et à la transmission, pour rendre la communauté professionnelle des créateurs visible et vivante.
Comme l’indique l’intitulé de cet atelier, Films en Bretagne donne rendez-vous aux professionnel·les du documentaire pour formuler les propositions concrètes pour un dispositif de soutien aux parcours d’auteur·es.
Réunion de travail à destination des professionnel·les.
Expérimentation sonore et cinéma documentaire
Animé par Federico Rossin, en partenariat avec Longueur d’ondes
Samedi 25 juin 14h-17h - Ty salle
Traverser l’histoire de l’expérimentation sonore dans le cinéma documentaire nous montre comment, trop souvent, le son est considéré de nos jours comme le parent pauvre du cinéma. Il a perdu une grande partie de la charge révolutionnaire de ses débuts. Mais de beaux contre-exemples sont toujours possibles !
Federico Rossin
Après des études de littérature, d’histoire de l’art et de philosophie, Federico Rossin devient historien du cinéma, conférencier, formateur et passeur d’images. Il mène ses recherches dans le domaine du cinéma expérimental, documentaire et d’animation.
Les places sont à prendre à l’accueil | 4€