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Un café avec Glenn Besnard

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A propos du film "L’enchanteur en chantier", réalisé par Anne Burlot et Glenn Besnard

Maxime Moriceau : Comment avez vous rencontré le poète ferrailleur ?
Glenn Besnard : j’ai découvert son travail en passant sur la route devant son parc. Mon regard a été attiré par ces formes biscornues. Avec Anne, nous sommes revenus le visiter puis nous sommes allés voir Robert pour lui proposer d’être filmé dans l’émission de France 3 Le Grand BaZH.art. Il a accepté et nous a parlé de son projet de réaliser une fiction (Heureux les fêlés actuellement en salle) inspiré de sa vie.
Dans la première version du film, nous avions envie de le suivre dans cette aventure d’auto-fiction. Robert nous demandait de pouvoir utiliser certaines de nos images pour son making of, comme un échange de bons procédés. On a repéré les séquences de son tournage qui nous paraissaient les plus autobiographiques et aussi celles qui mobilisaient le plus de monde afin de donner à voir Robert en maître d’œuvre avec ses équipes. Les temps de préparation des décors étaient aussi importants.
Son regard de réalisateur faisait qu’il voulait parfois contrôler les choses sur ce que nous voulions raconter. Mais lorsqu’il était sur son film, nous étions sur le nôtre.

M.M : Tu parles d’une première version de votre film. Il y a eu plusieurs phases d’écriture ?
G.B : Oui, on a mis beaucoup de temps à trouver notre écriture. Et puis, au bout d’un an de tournage, Robert a perdu son fils. A partir de ce moment, on ne se voyait pas continuer à filmer comme avant. Trois semaines après l’enterrement de son fils, une journée de tournage était prévue pour son film et Robert a envoyé un mail à toute l’équipe pour dire qu’il maintenait le travail, que la vie devait continuer. De notre côté, il nous a fallu plusieurs mois de réécriture pour retrouver notre place et trouver une narration plus forte. Nous avons été accompagnés par Gérard Alle et Françoise Bouard que nos producteurs nous ont fait rencontrer. Robert nous avait adressé une copie de la lettre qu’il avait adressé à son fils pour ses obsèques. C’est comme ça que le film est devenu le portrait d’un père qui se reconstruit après la perte d’un fils. On plongeait vraiment dans l’intime donc il fallait que Robert soit d’accord avec cette réécriture. Ça a pris un certain moment pour le convaincre.

M.M : Tu as également composé la musique du film qui participe à l’émotion du film. Comment s’est écrite cette partie ?
G.B : Je l’ai écrite pendant la première année de tournage. J’avais fait une première version qui n’a pas servi puisque l’écriture avait changé. Son rôle était de faire imaginer aux spectateurs les petits êtres dont parle Robert. A la fin, on l’entend siffler l’air du film ce qui crée un parallèle entre le réel et son monde imaginaire. Qui de ces êtres imaginaires ou de Robert influence qui ?

M.M : Et pour le montage, quelle a été la place de Robert ?
G.B : Le montage s’est fait en deux étapes. On a fait un premier montage qu’on lui a présenté où il nous a dit qu’il s’ennuyait. On a donc retravaillé le rythme et l’ordre des séquences sans ajouter de nouvelles images. Il a découvert le film lors de l’avant première devant une salle de 240 personnes et je pense qu’il a compris à ce moment là, en se voyant sur grand écran qu’il était le personnage de notre documentaire.

Ne ratez pas la séance de mercredi à l’Auberge A la belle étoile de Mellionnec en présence du réalisateur. Le film sera visible sur Kub à partir de la semaine prochaine.