Le jour des songes est un road movie dans lequel Gigi, fondateur des Ours du Scorff, nous transporte dans ses rêves diurnes.
L’autrice
Née en Nantes en 1984, je travaille aujourd’hui, et depuis près de 10 ans maintenant, comme photographe-réalisatrice.
Des premiers clichés avec un vieux boîtier argentique jusqu’à l’écriture documentaire, photographe et réalisatrice, je ne me suis jamais vraiment éloignée de la prise d’image. Après un Master en information et communication que je conclue par une année au Mexique, c’est de retour en France que je me lance dans la photographie de spectacles. Je fais mes premiers pas, en tant que photographe bénévole, dans quelques salles de concerts de la ville de Nantes. En 2012, je quitte l’agence de communication dans laquelle je travaillais depuis un et demi pour me lancer en indépendante, me former au média vidéo et me consacrer à de la création visuelle dans le domaine de la culture. Depuis maintenant près de 10 ans, et au sein du collectif Clack que j’ai co-fondé il y a quelques années, je m’inscris dans la réalisation de clips, teaser et/ou captations de spectacles, suivi d’artistes ou de compagnies. À ce jour, j’accompagne et je suis, en photo et en vidéo, deux projets de danse dont la création s’ancre dans le réel, se nourrit, grandit et naît dans le partage et les échanges d’expériences de vie. Des lignes entre les points, création 2020, chorégraphiée par Julie Ollivier, de la Compagnie S, suit le chemin de Nathan, personne malvoyante vers la cécité, lui même danseur de la compagnie. Dans l’autre projet, Ronde de femmes, porté par Aurélie Mazzeo et Anne Clouet des associations de danse, la Compagnie Je Reste et la Compagnie Écart, je réalise des vidéos de restitutions chorégraphiques créés à la suite d’ateliers, lieu et place d’expressions orales et corporelles, dédiés à des femmes dans un quartier de la ville.
Depuis fin 2018, et grâce à une formation en écriture documentaire en centre Bretagne, à Mellionnec, au sein de l’association Tyfilms, je développe un projet de documentaire autour des enfants de la compagnie Le Cirque Plume. Je cherche toujours à garder une place importante pour l’humain au cœur de tous mes projets.
Je suis actuellement basée à Nantes, je travaille en France et à l’étranger en fonction des projets, des histoires et des rencontres.
Note d’intention
Lorsque je rencontre Gigi sur la terrasse de Folavoine, ici, à Mellionnec, il n’aura pas fallu plus de deux heures pour que nous nous retrouvions, sa clarinettiste, lui et moi sur la route, en direction de Guidel. Il aime régulièrement aller voir la mer, manger des crevettes au restaurant. J’ai cru, à ce moment là, que mon film commençait là. Mais non, le lieu commun se définit très rapidement dans l’habitacle de sa voiture, qu’il considère comme sa maison. Il y passe la plupart de son temps. Gigi me confie que c’est l’espace dans lequel il peut fumer des clopes. C’est donc très logiquement que la première qu’il allume est calée sur l’heure d’une de ses émissions de radio favorites, “Les cours du collège de France” présentée par Antoine Compagnon sur France Culture. Gigi, le psychologue thésard heideggerien, aime écouter, à 5h du matin, les différents sujets traités, qu’il dit n’entendre nul par ailleurs.
L’écriture est son sport quotidien, Gilbert Bourdin de son vrai nom, écrit des chansons pour enfants. Il est le fondateur du groupe, les Ours du Scorff. Le Scorff, rivière qui, à Lorient, va se jeter dans l’océan. La maison de Gigi surplombe ces sources. Les Sources du Scorff devient donc, à partir d’un jeu de mots, discipline dans laquelle Gigi excelle, les Ours du Scorff, le nom de son groupe.
Dans son Duster blanc que tout le monde repère dans le village, Gigi sillonne les routes de Mellionnec et ses alentours. D’un spot à l’autre, d’un étang à une terrasse de café, Gigi passe ses journées à somnoler, à se complaire dans un état de semi éveil qu’il aime tant. Il divague vers un ailleurs. Il cite “la nuit des songes” de Shakespeare pour définir cet espace temps qui se situe entre éveil et sommeil, entre le jour et la nuit. Cet espace qui laisse la place à des rêveries, la possibilité de transformer la réalité. Sa réalité qu’il rend flou, vaporeuse par les volutes de ses cigarettes. Il nous dit qu’elles rendent les contours moins définis, elles embrument les choses pour les sortir de leur propre assignation.
Dans sa réalité, l’imagination prend toute la place. C’est à partir de son imaginaire, que je crée mon personnage dans ce film. Gigi l’a nommée de lui même, “La salamandre à la tête de noisette”. Cette silhouette au ciré jaune que j’incarne, le suit dans ses pérégrinations. C’est à elle qu’il raconte et fait écouter les enregistrements des chants de sa mère et ses copines dans le village de son enfance, dans le Morbihan. C’est également à cette salamandre qu’il chante des chansons dans le petit bois, c’est avec elle qu’il va marcher sur l’étang de Langouelan. Ce miroir des rêves, comme il l’appelle.
Mais dans cet état de somnolence dans lequel il aime se laisser flotter tout au long de la journée, est ce que cette salamandre n’est pas le fruit de son imagination ?
Générique
Réalisation : Adeline Moreau
Chef opérateur : Quentin Bernard
Ingénieur du son : Pierre-Albert Vivet
Monteuse : Françoise Le Peutrec
Musiques :
Les cours du collège de France - Extrait de l’émission du 5 avril 2019 - France Culture
Club Nine - Nicolas Godin
Trois p’tits ours s’en vont au bois - Les Ours du Scorff - Extrait de l’album La maison des bisous (1996)
À la fontaine de Lanhelle - Les Ours du Scorff - Extrait de l’album Le chant des deux sources (2015)
Remerciements à Gigi, Jean-Jacques Rault, Marie-Anne Somda, Hortense Lemaître, Gisèle Garreau et l’équipe de Ty Films, Anne Paschetta et Fanny Corcelle
Encadrement à la réalisation : Marie-Anne Somda, Jean-Jacques Rault
Régie : Thomas Quéré, Olivier Borde
Coordination et régie : Gaëlle Larvol, Gisèle Garreau, Hortense Lemaître
Techniciens vidéo : Liza Guillamot, Stéphane Philippe
Mixage : Frédéric Hamelin, Atelier sonore Chuttt !!
Étalonnage et mastering : Baptiste Leroy, Maxime Moriceau
Une production Ty Films Mellionnec – Carrément à l’ouest
Avec le soutien de Tébéo, Tébésud, TVR
Et la participation de KuB