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Un café avec Maxime Faure réalisateur en résidence

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Au mois de mars, la Maison des auteurs a été investie pendant 3 semaines par 8 stagiaires en quête d’intention... Ils sont arrivés avec un projet écrit et des images de repérages. C’est pour saisir pleinement leur désir de film, cerner le coeur de leur proposition filmique, formuler une intention claire, puis l’écrire, qu’ils sont venus s’aventurer par ici... Cette réflexion, ils l’ont menée accompagnés et conseillés par Anne Paschetta, auteure de films documentaires et Marie-Pomme Carteret, monteuse. Maxime a posé ses valises à Mellionnec pour questionner son dernier documentaire de création : « Soeurs » dans lequel il partage le quotidien de dix bonnes soeurs féministes vivant en communauté à Montréal. Il revient sur ses deux premières semaines de formation...

Suzy Nzekwu : Que venais-tu chercher dans cette formation, un certain recul, peut-être ?

Maxime Faure :
Ce film, je le voyais, je le voyais encore, puis je ne le voyais plus. J’avais besoin d’un regard extérieur pour mettre des mots sur des intuitions et en faire des intentions. Cette formation m’a énormément aidé dans ce sens là, comme un déblocage au niveau de l’écriture. Je venais chercher un tremplin, pour mieux repartir.

SN : Comment s’est opéré le déblocage que tu évoques ?

MF : On arrive avec des rushs, avec des intentions. On fait des allers-retours permanents avec Pomme et Anne. Grâce au collectif et au regard de chacun, on comprend mieux ce que l’on a voulu faire. On nous questionne : "qu’est-ce que tu veux, qu’est-ce que tu cherches, c’est quoi l’idée de ton film au final ?". J’ai cherché à ce que l’on me mette face aux failles de mon film, parce qu’au final c’est dans les failles que tout se joue. C’est dans ces failles que l’on trouve les réponses.

SN : L’étape de l’écriture est-elle particulièrement cruciale ?

MF : Dans mes premiers projets, j’écrivais en filmant. Là, c’est une toute autre démarche, qui permet d’affirmer ses choix pour aller à l’essence même de son sujet, pour plus de radicalité. C’est pour avoir préalablement filmé que tu vois tout le potentiel que tu peux en retirer à l’écrit.

SN : La formation touche à sa fin dans une semaine, ton projet a-t-il évolué ? Qu’est-ce que ça t’ouvre comme perspectives ?

MF : C’est le tremplin que je voulais prendre. Je commence vraiment à mettre des mots sur les forces que je souhaite dégager dans ce film. J’étais venu à cette formation dans l’intérêt du film et dans la recherche d’une production. Dans la continuité du travail amorcé avec Anne et Pomme, je voudrais aller plus loin. Puis bien sûr retourner en tournage et finir ce film, en sachant exactement ce que je souhaite chercher tout en ayant conscience que le réel nous surprend et nous bouleverse toujours.
En tout cas je suis très heureux de cette formation. Il y a beaucoup de bienveillance de la part de Pomme, Anne, l’équipe de Ty Films et entre les différents réalisateurs et réalisatrices qui sont là. Il y a eu de l’entraide et beaucoup d’écoute.

Suzy Nzekwu, 17/03/2017